La Main d'or

Fils d’un maçon italien immigré dans l’Ouest de la France au début des années 1920, Celino, 78 ans, est aujourd’hui un personnage important, voire un notable de son village situé au sud de la Mayenne. Pourtant, l’intégration de la famille étrangère qui comptait dix enfants ne s’est pas faite sans heurts.

Pendant longtemps, parents et enfants furent en butte à l’ostracisme, sinon à l’hostilité des habitants de cette région très traditionaliste où le père avait fondé sa propre entreprise de maçonnerie.

Celino s’engage pourtant dès 1943 dans les FFI pour défendre son pays d’adoption. Sa vie subit alors un tournant décisif : comme son grand-père maternel italien, il se découvre des dons de guérisseur et de voyant. La même population qui l’avait rejeté se pressera bientôt à la porte de la petite maison où il officie. Avec son don, Celino a en effet trouvé une place de tout premier ordre — celle du voyant guérisseur — dans un système de croyances et de pratiques magiques ancré au plus profond de l'imaginaire bocager.

Les décennies ont passé, la réputation de Celino couvre au moins quatre départements, il est un membre incontournable de son conseil municipal ("Tout le village est passé par ses mains", dit-on chez lui). Pierre Guicheney nous livre ici le portrait baroque d’un homme d’exception. Un film flamboyant.